La dysphagie, trouble de la déglutition, reste largement ignorée du grand public malgré sa prévalence. Selon les experts, 30 à 70% des personnes âgées en EHPAD souffrent d’une forme de dysphagie. Ce trouble peut avoir de graves conséquences, notamment la dénutrition et les infections pulmonaires.
Aux États-Unis, le mois de juin est dédié à la sensibilisation à la dysphagie. En France, une prise de conscience collective est nécessaire. Le premier Baromètre de la dysphagie, établi par Sodexo, offre un aperçu de la perception des professionnels de santé sur ce trouble.
L’étude révèle que 85% des personnels soignants considèrent la dysphagie comme une priorité. Cependant, plus de la moitié d’entre eux (57%) déclarent ne pas être formés spécifiquement à la dysphagie. Des progrès sont à faire pour une meilleure information et formation des personnels soignants sur la pathologie.
Dans les établissements pour personnes en situation de handicap, 38% des professionnels de santé estiment que plus de la moitié des résidents sont dysphagiques. En EHPAD, 26% des professionnels estiment que 10 à 30% des résidents sont atteints de ce trouble.
L’adaptation de la texture des aliments est largement plébiscitée comme solution pour prendre en charge les résidents atteints de dysphagie. Selon les personnels de santé interrogés, une prise en charge adaptée a pour bénéfices chez les résidents : un regain d’appétit, moins de fausses routes, moins de gênes en avalant, une meilleure lutte contre la dénutrition et une meilleure hydratation.
Cependant, la pathologie en elle-même est assez mal connue des professionnels de santé qui évaluent leur connaissance du sujet à 5,8/10. Ils sont aussi 3/4 à déclarer ne pas connaître les recommandations liées à la prise en charge de la dysphagie, et 94% d’entre eux n’utilisent pas la classification des textures IDDSI.
En conclusion, il existe un réel enjeu de formation et d’information pour aider les équipes à faciliter et améliorer l’évaluation de la dysphagie et optimiser sa prise en charge.