Le secteur des résidences services seniors (RSS) est en plein essor en France. Cependant, une enquête récente de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a révélé que près de 40% des établissements contrôlés ne fournissent pas une information adéquate aux consommateurs sur les services proposés. Cet article se penche sur cette problématique.
Sommaire
- Résidences Services Seniors En France : Pourquoi La Transparence Et La Qualité Sont-elles Des Défis?
- Innovations et Développements dans le Secteur des Résidences Services Seniors
- L’Engagement Écologique des Résidences Services Seniors
- L’essor des résidences services seniors : un impact économique significatif
Résidences Services Seniors En France : Pourquoi La Transparence Et La Qualité Sont-elles Des Défis?
Le nombre de résidences services seniors (RSS) en France a dépassé le cap des 1000 en 2023, selon un rapport du site Le Moniteur. C’est une croissance impressionnante pour un secteur qui a vu le jour il y a à peine quelques années. Cependant, malgré cette croissance rapide, le secteur fait face à des défis importants en matière de transparence et de qualité des services.
La DGCCRF a mené une enquête en 2021 et 2022 sur ce secteur en plein essor. Les résultats, publiés en juin 2023, ont révélé que près de 40% des 256 établissements contrôlés, y compris les sièges des groupes, “n’informent pas correctement les consommateurs sur les prestations de service proposées”. C’est une statistique alarmante qui soulève des questions sur la transparence et l’éthique dans ce secteur.
Les résidences services seniors proposent une gamme de services collectifs tels que la conciergerie, la restauration, la vidéosurveillance ou le gardiennage, ainsi que des services à la personne dits de confort, tels que le ménage ou la télé-assistance. Certaines peuvent même être autorisées par le conseil départemental à délivrer des services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) aux résidents qui perdent en autonomie.
Cependant, l’enquête de la DGCCRF a révélé que la présentation de ces services peut être trompeuse. Certains établissements, par exemple, se présentent comme des établissements médicalisés, alors qu’ils n’entrent pas dans le champ du médico-social. D’autres font des déclarations mensongères sur la qualité de service, comme la mention d’une présence 24h/24 d’un agent de sécurité, d’un espace de balnéothérapie ou d’une salle de sport.
De plus, certaines RSS mettent en avant la possibilité d’obtenir un crédit d’impôt sur les prestations de services à la personne (SAP) “de confort”, alors qu’elles ne satisfont pas aux conditions requises. Les caractéristiques essentielles des services offerts ne sont pas toujours communiquées de manière lisible et compréhensible, de sorte que le résident ne sait pas clairement ce à quoi il souscrit.
En dépit de ces défis, le secteur des RSS a fait des efforts pour améliorer la qualité des services. Par exemple, un label “qualité” intitulé “Viseha” a été mis en place pour distinguer les bons établissements des mauvais. Cependant, seules un peu plus de 320 résidences ont obtenu ce sésame.
L’enquête de la DGCCRF a également mis en évidence l’existence de certaines clauses illicites ou abusives dans les contrats des RSS. Parmi ces clauses, on peut citer la facturation de frais pour l’utilisation de chèque emploi service universel, la désignation incorrecte de la juridiction compétente en cas de recours, ou encore la possibilité de modifier unilatéralement les prix ou les conditions des services.
Suite à ces contrôles, une grande majorité des établissements se sont spontanément remis en conformité. Les contrôles réalisés en amont auprès des sièges des groupes ont également permis de corriger les documents types diffusés dans les réseaux. Cependant, la DGCCRF a dû adresser 71 avertissements et 32 injonctions de mise en conformité aux professionnels en anomalies.
En dépit de ces défis, le secteur des RSS a connu des succès notables. Par exemple, pour la cinquième année consécutive, les maisons Villa Beausoleil ont remporté le Trophée Or du Meilleur Groupe Résidences Services Seniors au grand concours Maison de Retraite Sélection (MDRS) 2023.
En conclusion, le secteur des résidences services seniors est en plein essor en France, mais il doit faire face à des défis importants en matière de transparence et de qualité des services. Il est essentiel que les consommateurs soient bien informés sur les services proposés et que les établissements respectent les normes éthiques et légales.
Innovations et Développements dans le Secteur des Résidences Services Seniors
Le secteur des résidences services seniors (RSS) en France est en constante évolution, avec de nouvelles initiatives et développements qui visent à améliorer la qualité de vie des seniors. Un exemple notable est le groupe DOMITYS, membre du Groupe AG2R LA MONDIALE, qui a récemment inauguré sa 150ème résidence en France.
Engagé pour le bien-vieillir et jouant un rôle majeur dans la prévention de la perte d’autonomie, DOMITYS a ouvert son 150ème établissement à Poissy. Le concept des résidences services seniors développé par DOMITYS constitue un nouveau mode d’habitat pensé, avant tout, pour le bien-être des résidents. Ces résidences, dédiées aux seniors autonomes, sont conçues avec le plus grand soin pour offrir une excellente qualité de vie et permettre aux résidents de vivre chez eux tout en bénéficiant de services exclusifs.
La nouvelle résidence, “Le Parc des Aubiers”, est située à proximité d’un terrain de golf et de nombreux espaces verts. Elle propose plus de 1000m² d’espaces de convivialité dont un restaurant, une piscine, une salle de sport ou encore un espace bien-être. Les résidents sont entourés au quotidien d’une équipe de professionnels disponible 24h/24, 7J/7.
Cette 150ème résidence en France témoigne de la volonté de DOMITYS de permettre au plus grand nombre de seniors de vivre l’esprit libre, chez eux, dans un environnement convivial, sécurisé et adapté à leurs besoins. DOMITYS, acteur de référence sur le marché de la Silver économie, accélère son développement pour anticiper et répondre aujourd’hui aux attentes des seniors avec 210 résidences services seniors ouvertes et en cours de construction en France et à l’étranger.
Cette nouvelle implantation illustre la forte croissance de DOMITYS qui ouvre chaque année plus de 20 résidences et prévoit d’accueillir plus de 30 000 seniors à l’horizon 2025. Ses ambitions de développement ont pour objectif de contribuer à répondre aux enjeux du vieillissement de la population. Pour rappel, 21,3% des Français ont plus de 65 ans, alors qu’ils n’étaient que 17,1% il y a dix ans et d’ici 2030, la population française va croître de 29 % pour atteindre 8,4 millions de personnes âgées.
Face à ce défi social, les résidences services seniors DOMITYS sont une solution d’habitat alternatif parfaitement adaptée pour accompagner les seniors dans l’optique de favoriser leur bien-être et de lutter contre leur isolement, tout en jouant un rôle majeur dans la prévention de la perte de leur autonomie. L’ouverture de cette nouvelle résidence s’inscrit pleinement dans la volonté du Groupe AG2R LA MONDIALE de contribuer à relever le défi majeur du bien vieillir.
L’Engagement Écologique des Résidences Services Seniors
Dans un monde de plus en plus conscient de l’importance de la durabilité et de la protection de l’environnement, le secteur des résidences services seniors (RSS) n’est pas en reste. Un exemple notable est le groupe DOMITYS, qui a pris des mesures significatives pour réduire l’impact environnemental de ses résidences.
Afin de sensibiliser ses collaborateurs et de limiter l’impact environnemental de ses résidences, DOMITYS a lancé deux initiatives complémentaires. D’une part, la No Impact Week, qui a eu lieu du 29 mai au 2 juin, a organisé des ateliers sur les deux sièges de Paris et Tours. D’autre part, la charte environnementale DOMITYS, co-construite avec la direction Qualité et les directeurs de résidences seniors, vise à optimiser la consommation de ressources dans chacune des résidences du groupe.
La No Impact Week a permis de sensibiliser les collaborateurs au respect de la planète. Des ateliers ont été organisés tout au long de la semaine, avec des activités telles que la dégustation d’insectes comestibles, la fabrication d’un nettoyant multi-usages 100% naturel, ou encore le rempotage de plantes vertes capables de filtrer l’air.
La charte environnementale, quant à elle, est structurée autour de cinq axes : sensibiliser les collaborateurs et les résidents au respect de l’environnement, maîtriser la consommation d’eau et d’énergie, encourager les modes de transports écoresponsables, pratiquer une gestion durable des espaces verts, encourager le tri sélectif et le recyclage, favoriser des partenariats et des produits écoresponsables, et promouvoir le lien social et la citoyenneté à travers des actions de développement durable.
Ces initiatives illustrent l’engagement de DOMITYS en faveur de l’environnement. L’entreprise a défini six critères de confiance, garants du bien-être de ses résidents, et a obtenu la certification AFNOR “engagement de service”. DOMITYS a la conviction que la réduction de son impact environnemental est indissociable de l’amélioration de la qualité de service.
En conclusion, le secteur des résidences services seniors est non seulement en plein essor, mais il est également de plus en plus conscient de son rôle dans la protection de l’environnement. Les initiatives prises par des groupes comme DOMITYS montrent que le développement durable peut être intégré dans les pratiques quotidiennes, au bureau comme en résidence, contribuant ainsi à un avenir plus vert pour tous.
L’essor des résidences services seniors : un impact économique significatif
La crise sanitaire a eu un impact limité sur le marché des résidences services seniors (RSS) en France. Au contraire, elle a renforcé la visibilité et l’image de la RSS, particulièrement pertinente pendant les confinements alors que de nombreuses personnes âgées ont souffert de l’isolement à leur domicile et que les EHPAD ont été durement touchés par la pandémie.
Le parc de résidences services seniors a ainsi augmenté de 170 unités entre fin 2019 et fin 2021 pour atteindre presque 1 000 résidences (972 RSS pour 75 675 logements). Et il devrait atteindre 1 147 RSS pour 92 273 logements fin 2023, susceptibles d’accueillir plus de 106 000 seniors (87 000 fin 2021), selon les calculs des experts de Xerfi Precepta. Le cap des 1 300 RSS pourrait même être franchi fin 2025.
Les moteurs de croissance ne manquent pas entre la croissance de la population des 75 ans et plus, la bonne adéquation entre l’offre et la demande ou encore la solvabilité de la demande. À tel point que séduits par la reconnaissance du concept, les perspectives de développement exceptionnelles, des taux de rendement solides et la reconversion a priori facile des immeubles, les investisseurs soutiennent et façonnent aujourd’hui la croissance du marché.
Pour l’exploitant gestionnaire (et le promoteur), la vente en bloc à des investisseurs institutionnels permet de limiter les frais de commercialisation et de gestion locative mais aussi de réduire le temps de commercialisation des produits. La montée en puissance de la vente en bloc sécurise ainsi le flux d’investissement au sein du marché en complétant le flux plus fragile des investissements individuels.
Cependant, en privilégiant la solidité financière et la réputation de l’exploitant, la pertinence du projet et de son implantation et la qualité du business plan prévisionnel, les investisseurs institutionnels sont également une source d’éviction et de concentration qui ne facilite pas la diversification des stratégies d’implantation et des concepts des acteurs du marché.
Aujourd’hui, les résidences services seniors sont massivement implantées dans des unités urbaines de 15 000 habitants et plus. Ces zones qui regroupent plus de 59% des seniors de 75 ans et plus concentrent 81,7% des résidences pour 87,6% des logements fin 2021. Des chiffres qui passeront respectivement à 82,5% pour 87,9% fin 2023.
Pourtant, on observe certaines inflexions avec une volonté d’élargir le champ d’action géographique pour répondre aux besoins de sécurité et de lien social dans des régions comme le Grand Est, Auvergne- Rhône-Alpes et les Hauts-de-France. De la même façon, de plus petites unités urbaines (15 000 à 100 000 habitants) sont aujourd’hui ciblées. Enfin, on constate un réel développement – certes lent – dans les unités de moins de 15 000 habitants, porté par des acteurs historiques oudes nouveaux entrants sur la base du modèle « tout à la carte ». Ces zones sont ainsi la cible d’acteurs comme Les Senioriales, Sérénya ou les Résidences Héraclide.
Les papy boomers aspirent à disposer d’une large palette de solutions d’habitat, que leur choix résulte d’une envie (mobilité des seniors autonomes) ou d’un besoin de lien social et de sécurité (mobilité des seniors fragilisés). Dans ce contexte, trois voies sont possibles pour les acteurs, de l’avis des experts de Xerfi Precepta. La première est celle de la différenciation socio-économique à l’image d’UNITI avec les RSS avec services intégrés d’entrée de gamme gérées par sa filiale Aquarelia ou l’enseigne haut de gamme Palazzo développée par les Girandières (groupe Réside Etudes). Le ciblage des seniors selon leurs préférences et leur autonomie est également une autre possibilité. L’enseigne Oh Activ (Homnicity) se distingue ainsi par son extrême ouverture sur l’environnement extérieur. Une logique de parcours résidentiel est enfin une autre option, source de mutualisation pour l’exploitant de la RSS. C’est le cas de presque toutes les résidences proposées par des groupes de maison de retraite comme Orpea, Korian ou encore Emera.
Le respect de modèles économiques « rigoureux », surtout quand ils reposent sur l’investissement privé bride néanmoins le développement de nouveaux concepts. Prépondérante en raison de sa notoriété croissante et son dynamisme, la RSS n’a pas le monopole en matière de solution d’hébergement pour les personnes âgées. Un espace concurrentiel à la frontière du marché des résidences services seniors se développe en effet, porté par les solutions d’habitat partagé comme la colocation ou le coliving, l’habitat intergénérationnel ou l’habitat inclusif.
L’implication croissante des géants du bien légitime la résidence services seniors et transforme en profondeur le marché. Les bailleurs sociaux, à l’image de CDC Habitat avec le soutien des Villages d’Or, souhaitent ainsi répondre au manque de mobilité des seniors dans un parc HLM pas forcément adapté à leurs besoins. Les géants de la perte d’autonomie et les groupes de maisons de retraite se positionnent de plus en plus dans une activité en amont de leur cœur de métier. Des acteurs de proximité comme le Groupe La Poste ambitionnent de créer et exploiter des RSS dans des bâtiments de son patrimoine. En quête de diversification cohérente avec leur cœur de métier, des groupes de protection sociale s’intéressent de très près au marché, à l’image d’AG2R La Mondiale qui a racheté le leader des RSS Domytis (Aegide) courant 2021. Et qui pourrait bien faire des émules.