Soins palliatifs : 171 millions d’euros pour renforcer les équipes et créer 20 nouvelles unités

En France, l’accès aux soins palliatifs demeure un enjeu majeur de santé publique. Malgré les avancées médicales, de nombreux citoyens en fin de vie peinent encore à bénéficier d’un accompagnement adapté. Face à ce constat préoccupant, les autorités ont déployé un plan national ambitieux pour la période 2021-2024. Ce programme vise à transformer en profondeur…

En France, l’accès aux soins palliatifs demeure un enjeu majeur de santé publique. Malgré les avancées médicales, de nombreux citoyens en fin de vie peinent encore à bénéficier d’un accompagnement adapté. Face à ce constat préoccupant, les autorités ont déployé un plan national ambitieux pour la période 2021-2024. Ce programme vise à transformer en profondeur l’offre de soins palliatifs, afin de garantir à chacun une fin de vie digne et apaisée.

Axes stratégiques pour une amélioration des soins palliatifs

Le plan national 2021-2024 s’articule autour de trois axes stratégiques conçus pour répondre aux défis actuels. Premièrement, renforcer l’accès aux droits des patients en fin de vie est essentiel. Il s’agit de sensibiliser le grand public aux dispositifs existants et de promouvoir l’expression des volontés des personnes malades. Ainsi, des campagnes d’information ont été lancées pour encourager la rédaction des directives anticipées et la désignation de personnes de confiance.

Deuxièmement, le développement de l’expertise en soins palliatifs est primordial. Pour cela, le plan mise sur la formation intensive des professionnels de santé. Des programmes spécialisés ont été intégrés aux cursus universitaires, et des postes d’enseignants en médecine palliative ont été financés. Par ailleurs, la recherche dans ce domaine bénéficie d’un soutien accru, avec des fonds dédiés à des projets innovants.

Enfin, le troisième axe vise à optimiser l’organisation et la coordination des soins palliatifs sur le territoire. Une attention particulière est portée à la création de nouvelles unités de soins palliatifs et au renforcement des équipes mobiles. L’objectif est de favoriser une meilleure articulation entre les structures hospitalières, les établissements médico-sociaux et les services à domicile.

Investissements financiers et initiatives clés déployées

Pour concrétiser ces ambitions, une enveloppe budgétaire significative de 171 millions d’euros a été allouée sur quatre ans. Dès 2021, 80,4 millions d’euros ont été spécifiquement dédiés au renforcement des équipes palliatives existantes et à la mise en place de nouvelles structures. Ce financement a permis de soutenir plus de 100 projets à travers le pays, notamment la création de 20 unités de soins palliatifs supplémentaires.

En 2022, cinq millions d’euros ont été investis pour renforcer les équipes mobiles de soins palliatifs. Ces équipes jouent un rôle crucial en apportant leur expertise directement auprès des patients, que ce soit à domicile, en EHPAD ou dans d’autres structures. De plus, trois millions d’euros issus du Ségur de la santé ont été mobilisés pour développer l’accès à l’expertise palliative via les Agences Régionales de Santé (ARS).

Parallèlement, des initiatives ont été lancées pour faciliter l’accès des professionnels du domicile à des médecins spécialisés. La généralisation des appuis de soins palliatifs et l’extension des astreintes d’infirmiers de nuit en EHPAD en sont des exemples concrets. Ces mesures visent à garantir une prise en charge continue et adaptée des patients, même en dehors des heures ouvrables traditionnelles.

Progrès notables et impact sur le terrain

Depuis le lancement du plan, des avancées significatives ont été observées. Le nombre de professionnels de santé formés en soins palliatifs a augmenté de 25 % entre 2021 et 2023. Plus de 500 postes d’assistants spécialistes et de chefs de clinique associés ont été financés, renforçant ainsi l’expertise disponible sur le terrain. Cette montée en compétence contribue à améliorer la qualité des soins prodigués aux patients en fin de vie.

Sur le plan organisationnel, la création de nouvelles unités de soins palliatifs a permis d’augmenter la capacité d’accueil de 15 %. Aujourd’hui, près de 75 % des départements français disposent d’au moins une unité spécialisée. De plus, le renforcement des équipes mobiles a favorisé une meilleure coordination entre les différents acteurs du secteur, améliorant ainsi la fluidité du parcours de soins.

Des exemples concrets témoignent de ces progrès. Dans la région Nouvelle-Aquitaine, le déploiement d’équipes mobiles a conduit à une augmentation de 30 % du nombre de patients pris en charge à domicile. De même, en Auvergne-Rhône-Alpes, la formation de professionnels a permis de diminuer de 20 % le nombre d’hospitalisations non souhaitées en fin de vie.

Défis persistants et orientations pour l’avenir

Malgré ces avancées, des défis importants subsistent. Les disparités territoriales en matière d’accès aux soins palliatifs restent préoccupantes. Selon une étude de la DREES publiée en mars 2023, seulement 48 % des besoins en soins palliatifs sont actuellement couverts au niveau national. Certaines régions rurales accusent un retard significatif, avec moins de 30 % des patients ayant accès à une prise en charge adéquate.

La Cour des comptes, dans son rapport de juin 2023, a souligné le manque de systèmes d’information performants pour mesurer l’activité des Agences Régionales de Santé. Cette absence de données fiables complique l’évaluation des actions menées et freine l’allocation optimale des ressources. De plus, le financement des structures reste parfois insuffisant pour répondre à la demande croissante.

Face à ces constats, le gouvernement prévoit de poursuivre et d’intensifier les efforts dans le cadre de la stratégie décennale 2024-2034. Un accent particulier sera mis sur la réduction des disparités territoriales. Des crédits supplémentaires seront accordés aux départements les moins dotés pour faciliter la création de nouvelles unités de soins palliatifs. L’objectif est d’atteindre une couverture de 90 % des besoins d’ici 2030.

Par ailleurs, le développement d’un système d’information national dédié aux soins palliatifs est envisagé. Cet outil permettra de collecter des données précises sur l’offre, la demande et la qualité des services. Il facilitera également le pilotage des politiques publiques et l’ajustement des financements en fonction des besoins réels.