Depuis le lancement d’un nouveau référentiel en 2021, près de la moitié des établissements de santé en France ont reçu leurs résultats de certification, un moment clé pour analyser les avancées et les défis restants dans ce domaine crucial. La certification, orchestrée par la Haute Autorité de Santé (HAS), est devenue un pilier essentiel pour évaluer et promouvoir la qualité des soins dans le pays. Cet article propose un examen approfondi des résultats obtenus, des disparités observées et des perspectives futures de la certification, soulignant son rôle dans l’amélioration continue des services de santé.
Sommaire
Un tournant vers une meilleure prise en charge de la qualité des soins
En 2021, le paysage de la certification des établissements de santé a connu un renouvellement significatif avec l’introduction d’un référentiel mis à jour. Cette évolution a marqué un pas de plus vers une approche centrée sur le terrain et la prise en compte des retours des patients. L’accueil positif de cette démarche par les professionnels de santé témoigne d’une motivation renouvelée et d’une adhésion croissante à la culture de la qualité. Avec 85 % des établissements répondant aux critères de qualité, les résultats nationaux reflètent un tableau largement positif. Cependant, l’existence de disparités territoriales et sectorielles invite à une réflexion plus poussée pour identifier et combler les lacunes.
Des résultats prometteurs, mais inégaux à travers le territoire
85 % des établissements de santé évalués ont été reconnus conformes aux normes de qualité selon le référentiel. Ceci représente plus de 5 sur 6 de ces établissements. 22 % d’entre eux se distinguent par une mention « haute qualité », notamment 75 % des centres de cancérologie.
Cependant, 13 % des centres nécessitent une amélioration rapide pour leur certification conditionnelle, et 2 % (33 établissements) n’ont pas été certifiés. La HAS met un fort accent sur le respect des critères essentiels, l’absence de conformité étant inacceptable, en particulier sur la gestion des urgences vitales, la protection de l’enfance, les médicaments à haut risque, et la préservation de l’intimité en psychiatrie.
Des améliorations sont possibles dans plusieurs domaines tels que l’information sur les directives anticipées, le recueil des retours des patients, la culture de l’évaluation des résultats, et l’information concernant les représentants des usagers.
Il est intéressant de noter que les établissements de plus petite taille rencontrent plus de difficultés pour atteindre ces standards de qualité par rapport à ceux ayant de larges capacités, qui affichent généralement de meilleures performances.
Les disparités régionales, un défi persistant
Les zones de PACA, Centre-Val de Loire et Réunion affichent des performances supérieures à la moyenne du pays. À l’inverse, dans la région Pays-de-la-Loire, un établissement sur trois ne parvient pas à obtenir la certification. Cette situation se répète pour 20% des structures en Nouvelle-Aquitaine et en Normandie. En ce qui concerne la Guadeloupe et la Guyane, une majorité d’établissements, soit plus de 50%, ne détient pas de certification. La Haute Autorité de Santé, en collaboration avec l’Agence Régionale de Santé et la Direction Générale de l’Offre de Soins, s’emploie à soutenir les établissements non certifiés en les aidant à instaurer des actions correctives.
Vers une certification renouvelée : défis et opportunités
La HAS ne cesse de réviser et d’ajuster le référentiel de certification pour répondre aux évolutions des pratiques de soins et aux attentes sociétales. L’anticipation des défis futurs, tels que les risques liés au numérique ou la durabilité environnementale des établissements, est au cœur des préoccupations pour les prochaines années. L’objectif est clair : renforcer le lien entre la qualité des soins et la gestion des ressources, tout en intégrant de nouvelles dimensions telles que la psychiatrie et la prévention des risques infectieux.
Le bilan de la certification des établissements de santé en France met en évidence les progrès réalisés et les défis à relever. Si la majorité des établissements s’aligne sur les critères de qualité, les disparités régionales et les domaines nécessitant des améliorations rappellent l’importance d’une démarche continue d’évaluation et d’optimisation. La certification reste un outil indispensable pour garantir des soins de qualité à tous les patients, dans toutes les régions. L’engagement des professionnels de santé et la réactivité des instances de régulation seront déterminants pour façonner l’avenir de la santé en France.

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