Le secteur des EHPAD fait face à un défi majeur : attirer et fidéliser les nouvelles générations de soignants dans un contexte de crise démographique et de transformation du marché du travail. Les jeunes infirmiers diplômés d’État (IDE) ont des aspirations et des attentes différentes de celles de leurs prédécesseurs, ce qui nécessite une adaptation des politiques d’attractivité et de fidélisation du personnel. Cet article explore les enjeux liés à cette problématique et propose des pistes de réflexion pour y répondre.
Sommaire
L’évolution du profil des soignants et ses implications
Les nouvelles générations de soignants, en particulier les IDE, présentent des caractéristiques spécifiques qui influencent leur rapport au travail et leurs attentes vis-à-vis de leur employeur. Marquées par une plus grande mobilité professionnelle, une quête de sens accrue et une sensibilité particulière à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ces générations aspirent à un environnement de travail épanouissant et à une reconnaissance de leurs compétences.
Elles sont également plus sensibles aux valeurs de l’organisation et à son impact social, recherchant des structures qui partagent leurs convictions et leur permettent de s’engager dans des projets porteurs de sens. Cette évolution du profil des soignants implique une adaptation des politiques de gestion des ressources humaines, notamment en matière d’attractivité et de fidélisation.
Les leviers d’attractivité : au-delà des aspects financiers
Si la rémunération reste un critère important pour les jeunes IDE, elle n’est plus le seul facteur déterminant dans leur choix d’un emploi. Les nouvelles générations sont sensibles à d’autres aspects, tels que :
- Le contenu du travail: la possibilité d’exercer des missions variées et stimulantes, de développer leurs compétences et de participer à des projets innovants.
- L’environnement de travail: un climat social serein, des relations de travail basées sur le respect et la confiance, un management de proximité et une communication transparente.
- Les perspectives d’évolution: des opportunités de formation continue, de mobilité interne et de promotion professionnelle.
- L’équilibre vie professionnelle – vie privée: la possibilité d’aménager son temps de travail, de bénéficier de modes de garde d’enfants et d’un accompagnement personnalisé en cas de difficultés.
Les EHPAD doivent donc repenser leur attractivité en proposant des offres d’emploi qui répondent à ces nouvelles aspirations.
La fidélisation : un enjeu crucial pour la qualité des soins
La fidélisation des soignants est un enjeu crucial pour les EHPAD, non seulement en termes de gestion des ressources humaines, mais également pour garantir la qualité des soins prodigués aux résidents. Un turn-over important du personnel soignant peut avoir des conséquences néfastes sur la continuité des soins, la coordination des équipes et le bien-être des résidents.
Il est donc primordial de mettre en place des politiques de fidélisation efficaces, qui s’articulent autour de plusieurs axes :
- Améliorer les conditions de travail: en réduisant la charge de travail, en favorisant l’autonomie professionnelle, en prévenant les risques psychosociaux et en proposant des espaces de détente et de convivialité.
- Développer la qualité de vie au travail: en promouvant le dialogue social, en favorisant la participation des soignants aux prises de décisions, en reconnaissant leur travail et en leur offrant des perspectives d’évolution.
- Investir dans la formation continue: en permettant aux soignants d’actualiser leurs connaissances, de développer de nouvelles compétences et de s’adapter aux évolutions du secteur.
- Promouvoir un management de proximité: en encourageant la communication, l’écoute et le soutien aux équipes, en délégant des responsabilités et en valorisant les initiatives.
L’innovation managériale : un levier pour l’attractivité et la fidélisation
Face aux nouveaux enjeux du secteur, les EHPAD doivent faire preuve d’innovation managériale pour attirer et fidéliser les nouvelles générations de soignants. Parmi les pistes à explorer, on peut citer :
- Le développement de l’autonomie et de la responsabilisation des équipes: en favorisant le travail en mode projet, en encourageant la prise d’initiatives et en délégant des responsabilités.
- L’instauration d’un management participatif: en impliquant les soignants dans les prises de décisions, en favorisant le dialogue social et en créant des espaces de concertation.
- La mise en place de dispositifs de reconnaissance et de valorisation du travail: en organisant des événements festifs, en attribuant des primes de performance, en proposant des formations qualifiantes et en encourageant la mobilité interne.
- L’utilisation des nouvelles technologies: en facilitant la communication, en simplifiant les tâches administratives et en proposant des outils de formation à distance.

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