Bionettoyage en EHPAD : pratiques optimales pour prévenir les infections associées aux soins

Maintenir une hygiène rigoureuse est vital dans les EHPAD pour prévenir les infections associées aux soins (IAS). Une organisation adaptée, des techniques éprouvées et une traçabilité stricte sont essentielles. Cet article explore les meilleures pratiques pour garantir un environnement sûr et sain pour les résidents et les professionnels.

Définition du bionettoyage et principe du bionettoyage

Le bionettoyage représente une alternative durable aux méthodes traditionnelles. Il privilégie l’utilisation de produits d’origine biologique. Ces produits sont moins agressifs pour l’environnement et la santé. Son principe repose sur l’utilisation de micro-organismes. Ces derniers éliminent la saleté sans produits chimiques nocifs. Ainsi, le bionettoyage réduit l’impact environnemental. Il minimise aussi l’exposition aux substances toxiques. Par exemple, certains produits de bionettoyage contiennent des enzymes. Ces enzymes décomposent les matières organiques.

Bionettoyage: Efficacité, Santé, Environnement & Économie

De plus, le bionettoyage préserve l’équilibre des écosystèmes microbiens. Il renforce ainsi l’efficacité du nettoyage à long terme. Cette méthode est particulièrement adaptée aux environnements sensibles. On peut citer les hôpitaux, les crèches, ou les maisons de retraite. Le bionettoyage limite la propagation des bactéries résistantes. En outre, il contribue à la qualité de l’air intérieur.

Selon une étude de l’ADEME, l’utilisation de produits de bionettoyage peut réduire jusqu’à 80% les émissions de composés organiques volatils (COV). Enfin, le bionettoyage est une solution économique. Il réduit la consommation de produits d’entretien. Il minimise aussi le besoin de rinçage intensif. Le bionettoyage est donc une option bénéfique pour la santé, l’environnement et le budget.

Les étapes du bionettoyage

Le bionettoyage est comme un grand ménage, mais beaucoup plus précis, pour éliminer les microbes invisibles et dangereux dans des endroits comme les hôpitaux. Il se fait en plusieurs étapes, un peu comme une recette : d’abord, on nettoie la surface, ensuite on la rince pour enlever les saletés visibles et les produits de nettoyage. Puis, on utilise un désinfectant pour tuer les microbes. Enfin, on sèche bien la surface pour éviter que les microbes ne reviennent. C’est une méthode rigoureuse pour assurer un environnement propre et sûr.

Chariot de bionettoyage

Un « chariot de bionettoyage » est tout simplement un chariot utilisé pour le nettoyage, en particulier dans les hôpitaux ou les cliniques. Imaginez un chariot de ménage classique, mais équipé pour le nettoyage et la désinfection dans un environnement médical. Il contient généralement des produits de nettoyage, des lingettes désinfectantes, des sacs poubelles, et d’autres outils nécessaires pour maintenir la propreté et l’hygiène dans un établissement de santé. On pourrait le comparer à la boîte à outils d’un agent d’entretien spécialisé dans le nettoyage médical.

Organiser le bionettoyage selon les zones de risque

Dans un EHPAD, toutes les zones ne présentent pas les mêmes niveaux de risque. La classification des zones est une première étape essentielle. Les chambres des résidents, les sanitaires et les espaces communs requièrent des protocoles adaptés. Les zones critiques, comme les chambres de résidents atteints d’infections transmissibles, nécessitent une attention particulière.

Pour les zones à risque élevé, des procédures rigoureuses doivent être mises en place. Par exemple, les lavettes à usage unique ou réutilisables en microfibres sont préférées pour leur capacité à capturer les micro-organismes. Ces outils réduisent l’utilisation de produits chimiques, un atout écoresponsable.

Le choix des produits de nettoyage et de désinfection est tout aussi critique. Les détergents-désinfectants combinés sont souvent préconisés. Ils permettent un nettoyage et une désinfection simultanés, augmentant l’efficacité. Des études montrent que l’utilisation de ces produits peut réduire les contaminations microbiennes de plus de 90 %.

La fréquence de bionettoyage doit être adaptée à chaque zone. Dans les chambres de résidents atteints d’infections, un nettoyage quotidien voire pluriquotidien s’impose. Cette stratégie diminue les risques de transmission croissante des micro-organismes.

Techniques et matériaux : une évolution écoresponsable

Les techniques de bionettoyage ont évolué pour intégrer des méthodes plus durables. La microfibre joue un rôle clé dans cette transformation. Sa capacité à capturer les salissures et à réduire l’usage de produits chimiques en fait un choix préféré. Par ailleurs, des dispositifs comme les nettoyeurs à vapeur ou la désinfection par UV-C gagnent en popularité dans certains EHPAD.

La séparation stricte entre matériel propre et matériel sale est une règle de base. Le chariot de bionettoyage doit être organisé en conséquence, avec des zones dédiées au propre et au sale. Chaque outil doit être désinfecté après usage pour éviter les contaminations croisées.

En outre, la formation des équipes de nettoyage est essentielle. Comprendre les différentes techniques et leur application assure une hygiène optimale. Des sessions régulières de sensibilisation sont nécessaires pour maintenir un haut niveau de compétence et d’efficacité.

Traçabilité : un outil pour garantir la qualité

La traçabilité est au cœur des bonnes pratiques de bionettoyage. Elle permet de suivre chaque opération, d’identifier les responsables et de rectifier les éventuels manquements. Des fiches de traçabilité ou des outils numériques sont utilisés pour consigner les activités.

Chaque action doit être documentée : horaire, zone nettoyée, produits utilisés et personnel intervenant. Cette démarche favorise une responsabilisation des équipes. De plus, elle constitue une preuve en cas de contrôles ou d’audits.

Outils numériques pour la traçabilité du bionettoyage et la prévention IAS

Pour assurer une traçabilité rigoureuse du bionettoyage en EHPAD et prévenir les infections associées aux soins (IAS), plusieurs outils numériques spécialisés sont disponibles.Voici une sélection de solutions éprouvées :

1. mobiServ

mobiServ est une solution digitale dédiée à la traçabilité du bionettoyage dans les établissements de santé.Elle offre un pilotage en temps réel des interventions, une gestion sans papier et la planification des tâches quotidiennes et périodiques. Cette plateforme facilite le suivi des prestations réalisées par les agents, assurant ainsi une propreté optimale de l’établissement.

2. SASHA par Experhygia

Le logiciel SASHA simplifie le pilotage des équipes de bionettoyage en EHPAD, tout en assurant le bien-être des résidents.Il digitalise la traçabilité et le contrôle, optimisant ainsi les processus de bionettoyage.SASHA permet de s’assurer que les protocoles sont bien respectés, limitant ainsi les risques de contamination.

3. SoluNet

SoluNet est une solution digitale dédiée au nettoyage et au bionettoyage des locaux. Elle permet d’organiser et de planifier le travail des équipes, tout en récoltant, traitant et archivant les données liées aux prestations. Les agents, équipés de tablettes ou de smartphones, bénéficient d’un assistant quotidien pour les guider dans leurs tâches, garantissant une traçabilité efficace.

4. IT Nett par Advalorem

IT Nett est un logiciel conçu pour la gestion et l’optimisation des services de bionettoyage dans les établissements de santé.Il planifie les tâches selon les priorités, simplifie le travail du personnel et assure une traçabilité complète des interventions, contribuant ainsi à une meilleure organisation des services de nettoyage.

5. Effi-see® par Elior Services

Effi-see® est un outil dématérialisé de traçabilité qui garantit une gestion transparente du nettoyage dans les établissements de santé. Il offre un suivi en temps réel des prestations réalisées, permettant une réaction proactive face aux imprévus et contribuant à la sécurité et au confort des patients.

L’adoption de ces outils numériques permet aux EHPAD de renforcer la traçabilité des opérations de bionettoyage, d’assurer le respect des protocoles d’hygiène et de maintenir des standards élevés de qualité, essentiels pour la prévention des IAS.

Audit bionettoyage chambre EHPAD : procédure simplifiée

Les audits réguliers complètent le dispositif. Ils permettent de vérifier la conformité des pratiques et d’apporter des ajustements si nécessaire. Un audit bien mené identifie les points faibles, comme le non-respect des fréquences ou l’utilisation inadaptée des produits.

Pour simplifier l’audit du bionettoyage d’une chambre en EHPAD par le responsable d’hébergement, voici une procédure concise :

1. Préparation :

• Cible : Choisir une chambre (suite à un incident, de manière aléatoire, ou selon un planning).
• Outils : Préparer une fiche d’audit simplifiée (voir exemple ci-dessous) et un stylo. Eventuellement, des tests de surface rapides (type ATP-métrie) si disponibles et si la structure le souhaite.

2. Observation visuelle :

• Inspecter visuellement la chambre en utilisant la fiche d’audit. Se concentrer sur les points clés : propreté du lit, des sanitaires, des surfaces fréquemment touchées (poignées, interrupteurs, table de chevet…), présence de déchets, état général de la chambre. Noter les observations directement sur la fiche.

3. Contrôle des pratiques (si possible) :

• Si l’occasion se présente, observer brièvement le personnel pendant le bionettoyage. Vérifier le respect des protocoles : utilisation des bons produits, port des équipements de protection, respect des étapes de nettoyage et de désinfection. Noter les observations.

Conseil lors de l’inspection des chariots de bionettoyage : les agents de service hospitalier ont tendance à y déposer des effets personnels. Cette pratique est fortement déconseillée. Soyez vigilants.

4. Rapport succinct :

• Noter les points forts et les points faibles observés. Proposer des actions correctives simples et immédiates si nécessaire (ex : renforcer la désinfection des poignées de porte, améliorer le rangement). Transmettre les informations au personnel concerné et à l’encadrement.

Exemple de fiche d’audit simplifiée :

Zone/élément	Conforme (Oui/Non)	Observations/Actions correctives
Lit (draps, matelas, barrières)
Sanitaires (lavabo, WC, douche)
Table de chevet
Poignées de porte, interrupteurs
Sol
Poubelle
Ordre et rangement général
Points forts :
Points faibles :
Actions correctives :

Cette procédure simplifiée permet un contrôle régulier et rapide du bionettoyage, facilitant l’identification des problèmes et la mise en place d’actions correctives. Elle ne remplace pas un audit plus complet réalisé périodiquement, mais constitue un outil pratique pour le responsable d’hébergement.

Former et sensibiliser pour des résultats durables

La formation continue est une pierre angulaire de l’efficacité du bionettoyage. Chaque membre de l’équipe doit comprendre les enjeux et maîtriser les protocoles. Des ateliers pratiques et des mises à jour régulières sur les évolutions techniques renforcent les compétences.

Sensibiliser les équipes aux conséquences des IAS est tout aussi important. Ces infections représentent un risque élevé pour les résidents fragiles. Montrer l’impact direct de leur travail sur la santé des résidents peut motiver les équipes à maintenir un haut niveau d’exigence.

Enfin, l’implication de tous les professionnels de l’EHPAD, y compris le personnel médical, renforce l’efficacité globale. Une collaboration étroite entre les services est essentielle pour une gestion optimale des risques.