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Les Infirmiers en Pratique Avancée : un métier en crise, entre sous-rémunération et difficultés organisationnelles

Le rôle crucial des Infirmiers en Pratique Avancée (IPA) dans le système de santé est indéniable. Cependant, la valorisation de cette profession semble être mise à mal par des conditions de travail qui laissent à désirer. L’Union Nationale des IPA (UNIPA) a récemment mené une enquête révélant des dysfonctionnements alarmants.

D’abord, abordons le problème salarial. L’augmentation moyenne des salaires des IPA se situe à 97 euros net, une hausse bien maigre pour la profession. D’autant plus que, l’ajout de la prime Ségur pour certains d’entre eux, rend cette hausse encore plus mince. Un fait que déplore Jordan Jolys, vice-président de l’Unipa.

En outre, l’intégration des IPA dans les services n’a pas été suffisamment anticipée, ce qui entrave leur rémunération et leur efficacité. Majoritairement, les IPA travaillent en journée, perdant ainsi les primes associées aux services de nuit et de weekend. Un problème qui, selon Jolys, a été négligé par les pouvoirs publics.

Le champ d’activité des IPA est également un sujet de préoccupation. Contrairement à l’idée de couvrir un large éventail de missions, la réalité montre un champ d’exercice restreint. Beaucoup d’IPA se retrouvent sous la responsabilité d’un cadre de proximité, limitant ainsi leur activité à un seul service. Une situation confirmée par une seconde enquête de l’Unipa, portant sur les étudiants en pratique avancée.

Malheureusement, la situation post-graduation n’est pas plus brillante. Un quart des répondants de l’enquête n’ont pas obtenu de poste immédiatement après l’obtention de leur diplôme, avec une attente moyenne de 10 mois. Cette situation prévaut autant dans le secteur public que privé, ce qui soulève des questions quant à l’investissement des établissements dans la création de postes dédiés aux IPA.

Face à cette réalité inquiétante, l’Unipa a placé la revalorisation salariale au premier rang de ses revendications. Pour aligner la France sur les standards de l’OCDE, l’écart salarial entre les IPA et les Infirmiers Diplômés d’État (IDE) devrait être de 40%. Aujourd’hui, cet écart n’est que de 4,1%.

L’Unipa plaide pour une rémunération minimum de 3200 euros brut pour les IPA dans la fonction publique hospitalière, contre 2158 euros actuellement. De plus, le syndicat souhaite une grille salariale pour les IPA dans la fonction publique territoriale, d’État et pour le corps des armées.

Côté privé, la situation est tout aussi préoccupante. Les IPA n’ayant pas de statut, ils doivent négocier leur salaire sans avoir de base. Une organisation du travail et une hiérarchie plus claires pourraient faciliter l’intégration des IPA et optimiser leur contribution au système de santé.

Enfin, si rien n’est fait, le risque est réel de voir une défection au niveau de la formation. Le vice-président de l’Unipa souligne que les inscriptions pour devenir IPA ont déjà commencé à baisser. Les infirmiers qui persistent le font dans l’espoir que la situation s’améliore.

En somme, le métier d’IPA, qui est essentiel pour le bon fonctionnement du système de santé, se retrouve dans une situation préoccupante. Les conditions de travail actuelles, notamment en termes de salaire et d’organisation, risquent de réduire son attractivité. Il est donc urgent que des actions concrètes soient mises en place pour revaloriser cette profession.

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