Dans un monde où l’écoute et le respect des individus prennent une place centrale, les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) sont confrontés à un défi majeur : intégrer efficacement le point de vue des personnes qu’ils accompagnent. Ce pivot vers une approche plus inclusive et personnalisée marque un tournant dans la qualité de l’accompagnement offert.
Le récent programme de la Haute Autorité de Santé (HAS) met en lumière cette tendance. Ce programme pluriannuel vise à transformer les ESSMS en havres d’écoute et de prise en compte des retours des personnes accompagnées.
Une étude minutieuse révèle un consensus global sur l’importance de cette démarche. En France, comme à l’international, intégrer les avis des personnes accompagnées n’est plus une option, mais une nécessité pour améliorer les pratiques. Cela s’inscrit dans une dynamique plus large de reconnaissance de la capacité des individus à influencer positivement leur propre parcours d’accompagnement.
Le programme souligne l’importance de diversifier les méthodes de recueil des points de vue. Des questionnaires standardisés aux entretiens en profondeur, chaque méthode présente ses avantages. Les résultats soulignent l’importance de la formation et des ressources pour les professionnels, afin de leur permettre de s’engager pleinement dans cette nouvelle approche.
Mais, le changement ne s’arrête pas là. Les organisations sont encouragées à aller au-delà des données quantitatives et à valoriser les retours qualitatifs. Ces derniers offrent des informations riches, permettant d’identifier des axes d’amélioration précis.
La participation des personnes accompagnées et de leur entourage est cruciale. Leurs retours ne doivent pas seulement être collectés, mais aussi intégrés de manière significative dans la structuration des services. Cela nécessite une évolution culturelle au sein des ESSMS, mettant l’accent sur le respect et la valorisation de chaque voix.
Réforme Évaluative en ESSMS: Impact et Perspectives
2023 marque une évolution significative dans le secteur des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) en France. Une nouvelle méthodologie d’évaluation externe, élaborée par la Haute Autorité de Santé (HAS), est mise en œuvre, transformant fondamentalement l’approche de l’évaluation de la qualité dans ces structures.
Cette réforme, impulsée par la HAS, introduit un cadre d’évaluation uniformisé et rigoureusement encadré. Elle s’appuie sur 157 indicateurs, dont 18 critères impératifs, qui évaluent non seulement les pratiques professionnelles mais aussi l’impact sur les personnes accompagnées. Ces indicateurs interrogent la gouvernance associative, les professionnels, et surtout, mettent l’accent sur les expériences et le bien-être des personnes accompagnées.
Marie-Laure Martinez et Ludovic Baron de Bureau Veritas, soulignent l’importance de cette évolution. Selon eux, l’objectif principal de cette réforme est de renforcer le bien-être des personnes accompagnées et de restaurer la confiance en la qualité des services médico-sociaux. La méthodologie repose sur des évaluations par deux évaluateurs indépendants, garantissant des perspectives diverses et complémentaires, et une plus grande solidité dans l’approche évaluative.
Chaque établissement du secteur, qu’il s’agisse de maisons de retraite, de foyers pour femmes victimes de violence, de structures pour personnes handicapées, ou de services à domicile, doit se soumettre à cette évaluation pour obtenir ou renouveler son autorisation. Auparavant, l’évaluation se basait sur le projet d’établissement propre à chaque structure, résultant en une grande variabilité des pratiques évaluatives. La nouvelle méthode vise à standardiser l’évaluation tout en permettant une approche personnalisée et centrée sur l’individu.
Cette réforme introduit des enjeux majeurs. Premièrement, elle vise à permettre à la personne d’être actrice de son parcours, renforçant ainsi l’approche centrée sur l’individu. Deuxièmement, elle renforce la dynamique qualité au sein des établissements et services. Enfin, elle promeut une démarche porteuse de sens pour les ESSMS et leurs professionnels, en accord avec les valeurs fondamentales que sont le pouvoir d’agir de la personne, le respect des droits fondamentaux, l’approche inclusive des accompagnements, et la réflexion éthique des professionnels.