Le 17 novembre, la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, a dévoilé une feuille de route révolutionnaire pour le bien-vieillir. Conçue dans une logique interministérielle, cette stratégie promet d’aborder le vieillissement sous un angle holistique, transcendant les approches traditionnellement médico-sociales. À travers cette initiative ambitieuse, le gouvernement français s’engage à relever un défi démographique majeur, en mettant l’accent sur le recrutement de professionnels en Ehpad et la coordination des politiques publiques. Cette présentation, riche en promesses et innovations, marque un tournant dans la gestion du vieillissement en France.
L’approche interministérielle de la feuille de route se distingue par sa transversalité. Aurore Bergé souligne que, si son ministère a coordonné l’élaboration, la stratégie implique une vingtaine de ministères. Cette coopération étendue illustre la volonté du gouvernement de dépasser une vision étriquée du vieillissement, en intégrant des perspectives variées et complémentaires.
Les quatre axes de cette stratégie – reconnaître la place des seniors, offrir des choix de vieillissement, encourager les solidarités intergénérationnelles et garantir les droits des citoyens âgés – traduisent une volonté de répondre aux besoins diversifiés des personnes âgées. Ces axes s’inscrivent dans une démarche globale qui vise à enrichir la qualité de vie et à promouvoir l’autonomie.
Le recrutement de 50.000 professionnels en Ehpad d’ici 2030 constitue un des points saillants de cette feuille de route. La ministre a annoncé la mise en place d’un protocole d’accord entre l’État et les fédérations employeurs, visant à simplifier et optimiser le recrutement. Cette initiative pourrait contribuer à résoudre la crise des vocations dans ce secteur, tout en assurant une meilleure qualité de prise en charge pour les résidents.
La création d’une délégation interministérielle aux métiers du social, du médico-social et du soin, annoncée par Bergé, témoigne également de la volonté de renforcer la coordination entre les différents acteurs. Cette entité vise à améliorer les conditions de travail et l’attractivité des métiers du soin, des éléments cruciaux pour assurer des soins de qualité aux personnes âgées.
La proposition de loi bien-vieillir, dont les débats reprendront à l’Assemblée nationale à partir du 20 novembre, s’inscrit dans cette dynamique. Elle vise à simplifier les financements des services d’aide à domicile et à renforcer le cadre législatif autour du vieillissement. Cette loi pourrait jouer un rôle déterminant dans l’élaboration d’une stratégie à long terme, adaptée aux défis démographiques futurs.
La ministre a également suggéré la création d’un institut national du vieillissement. Cette structure envisagée comme un hub d’innovation et de coordination, pourrait devenir un pilier central dans la structuration de l’écosystème du bien-vieillir. En rassemblant des experts de divers domaines, cet institut favoriserait une approche intégrée et novatrice du vieillissement.
Les mesures spécifiques annoncées, telles que l’investissement dans la recherche sur le vieillissement, l’adaptation des logements, et le développement d’initiatives favorisant les échanges intergénérationnels, complètent cette stratégie globale. Elles traduisent un engagement concret envers une gestion plus humaine et inclusive du vieillissement.
La volonté de Bergé de sortir de la tarification à l’heure pour les aides à domicile et de mettre en place des mécanismes de financement plus adaptés est également significative. Cette réforme pourrait améliorer considérablement la qualité et l’efficacité des services d’aide à domicile.
Pour finir, l’accent mis par la ministre sur la nécessité d’une vision à long terme pour la gestion du vieillissement est particulièrement pertinent. Comme elle l’a souligné, la transition démographique, à l’instar de la transition écologique, requiert une planification et une stratégie approfondies. Cette perspective longue est essentielle pour anticiper et répondre efficacement aux défis futurs liés au vieillissement.
Vers une Société du Bien Vieillir : Enjeux et Perspectives
Le 17 novembre, Aurore Bergé, Ministre des Solidarités et des Familles, a présenté une stratégie interministérielle ambitieuse pour le bien vieillir, impliquant une vaste coopération gouvernementale. Cette feuille de route, riche en propositions et enjeux, s’articule autour de quatre axes principaux et vise à répondre aux défis démographiques croissants de la France.
Collaboration interministérielle étendue : Un élément saillant de cette stratégie est l’implication d’une vingtaine de ministères. Cette approche transversale, dépassant la logique strictement sanitaire ou médico-sociale, intègre des domaines variés comme la recherche, les transports, le sport, et l’urbanisme. Des ministres tels que Sylvie Retailleau (recherche et innovation), Clément Beaune (transports), Amélie Oudéa-Castéra (sport), et Christophe Béchu (logement) ont souligné l’importance d’intégrer les besoins des personnes âgées dans leurs politiques respectives.
Adaptation du cadre de vie et simplification des services : La stratégie prévoit des mesures concrètes pour faciliter l’aménagement des logements des personnes âgées et simplifier leur accès aux services. Le lancement prochain de Ma Prime Adapt’, doté de 1,5 milliard d’euros, cible les plus de 70 ans pour les aider à réaliser un diagnostic de leur logement. Cette initiative reflète une réponse à la préférence marquée des Français pour vieillir chez eux.
Loi de programmation sur le Grand Âge : En réponse à une demande forte des parlementaires et des acteurs du secteur, Aurore Bergé s’est engagée à élaborer une loi de programmation sur le grand âge. Cette loi fixera un cadre et des objectifs à atteindre d’ici 2030, avec une attention particulière sur les modalités de financement.
Amélioration des conditions de travail et formation dans le secteur : La ministre a annoncé la création d’une délégation interministérielle aux métiers du social, du médico-social et du soin, visant à coordonner les réponses gouvernementales sur l’attractivité et les conditions de travail dans ces secteurs. Cette délégation aura pour mission d’être un interlocuteur clé sur ces questions et de traiter de façon transversale les sujets de qualité de vie au travail et de revalorisation des professionnels.
Réforme du financement des Ehpad et services d’aide à domicile : La ministre a également mis l’accent sur la nécessité de réformer le financement des Ehpad et des services d’aide à domicile. La proposition est de sortir de la tarification à l’heure, jugée délétère, pour adopter un système de dotation globale, visant à valoriser les temps dits invisibles et simplifier le financement des services.