En Avril dernier, un événement troublant a secoué La Colombe, un Ehpad public à Roncq, une commune de 15 000 âmes, aux portes de Lille. Une dizaine d’employés de l’établissement ont été suspendus suite à un acte inacceptable: le partage d’images dégradantes d’une résidente sur un réseau social privé. Une affaire dévoilée par La Voix du Nord qui a suscité l’indignation.
Selon les propos de Rodrigue Desmet, maire de la commune et président du conseil d’administration de cet Ehpad, ces agissements vont à l’encontre des principes de bienveillance et de dignité, qui sont des piliers essentiels dans leur établissement.
Williame Awandji, la directrice de l’établissement, a relaté l’enchaînement des faits. Ceux-ci ont débuté juste avant le week-end de Pâques. Dix agents non soignants ont été mis en cause pour avoir diffusé ces images sur les réseaux sociaux via un groupe privé sur Messenger.
Après avoir appris l’information grâce à d’autres salariés, la direction de l’Ehpad a rapidement pris la décision d’écarter ces agents. Cette mesure a été prise en concertation avec l’ARS (Agence Régionale de Santé) et le maire.
La mise à l’écart ne signifie pas une rupture de leur contrat. Les agents concernés continuent de percevoir leur salaire, mais sont détachés de leur établissement, a précisé Rodrigue Desmet. Cependant, cette mesure ne peut excéder une durée de quatre mois, comme l’a expliqué la directrice de l’Ehpad.
La directrice de l’Ehpad a aussi annoncé l’ouverture d’une enquête administrative interne. Menée en collaboration avec l’ARS, l’enquête déterminera les responsabilités et les conséquences pour chaque agent impliqué.
Comme le secteur est déjà soumis à de vives tensions, l’Ehpad a dû rapidement trouver une solution pour pallier l’absence de ces dix agents. Des recrutements ont été réalisés pour garantir la qualité des prises en charge des résidents. L’établissement a également bénéficié du soutien du groupement de coopération médico-sociale (GCMS) du Grand Lille.
Quant à la résidente concernée, la directrice assure qu’elle “n’a pas été perturbée par les faits” et qu’aucune plainte n’a été déposée à ce jour.
Cette affaire démontre une fois de plus la nécessité de faire évoluer les mentalités et de renforcer la formation et l’éthique au sein des équipes. La dignité et le respect des résidents doivent toujours primer. Cette histoire rappelle cruellement que le chemin est encore long pour que ces principes soient respectés partout et par tous.