Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) sont des lieux où la qualité des transmissions entre les professionnels de santé est essentielle pour assurer un suivi optimal des résidents. Découvrez dans cet article les outils et méthodes innovantes qui permettent d’améliorer les transmissions au sein des EHPAD.
Table des matières :
- Optimisation des soins en EHPAD grâce aux transmissions ciblées
- DARI : un suivi efficace du risque infectieux en établissement
- Fiches thématiques CPias : outils clés pour la maîtrise du risque infectieux
- Sécurisation et organisation du circuit du médicament : clés de la prise en charge
- Communication efficace entre professionnels de santé : méthodes d’amélioration
Optimisation des soins en EHPAD grâce aux transmissions ciblées
Les transmissions ciblées en EHPAD sont un moyen efficace pour garantir la continuité des soins et la prévention des risques. Elles reposent sur l’observation et le raisonnement clinique des soignants, ainsi que sur le travail en équipe pluridisciplinaire. Les transmissions ciblées s’appuient sur une méthodologie bien précise, basée sur la collecte des données, la mise en œuvre d’actions et la transmission des résultats.
Cette méthodologie, appelée Cible, Données – Actions – Résultats (DAR), est étroitement liée aux diagrammes d’activités et aux plans de soins des patients. Les transmissions ciblées sont généralement élaborées à partir des besoins fondamentaux de Virginia Henderson, qui sont au cœur de la démarche de soins.
Afin d’optimiser la qualité des transmissions ciblées, il est important de renforcer le raisonnement clinique des professionnels de santé. Cela permet d’améliorer la qualité des soins et de faciliter la communication entre les membres de l’équipe. Les transmissions ciblées peuvent être intégrées dans les modes de communication orale et écrite au sein des équipes, permettant une meilleure traçabilité des données et des relais entre les professionnels.
L’utilisation de supports informatiques, tels que des logiciels spécifiques, peut également faciliter la mise en œuvre des transmissions ciblées. Ces outils numériques permettent de structurer les écrits et d’organiser plus efficacement la partie narrative du dossier de soins.
DARI : un suivi efficace du risque infectieux en établissement
Le DARI (Document d’Analyse du Risque Infectieux) est un outil permettant d’évaluer et de suivre le risque infectieux dans les établissements de santé, notamment les EHPAD. En 2018, le taux de réalisation du DARI était de 64 % pour les établissements concernés, avec des disparités selon les secteurs (67 % pour le secteur des personnes âgées et 48 % pour les autres).
Depuis, le DARI a été remplacé par le DAMRI (Document d’Analyse et de Maîtrise du Risque Infectieux), qui comporte 8 chapitres abordant divers aspects de la prévention et de la maîtrise du risque infectieux, tels que l’organisation, les soins, l’environnement, la restauration, la lingerie et l’entretien des locaux.
Pour utiliser efficacement le DARI ou le DAMRI, il est important de mettre en place un suivi régulier et structuré des actions à réaliser suite à l’analyse du risque infectieux. Des outils informatiques, tels que des tableurs Excel, peuvent aider à planifier et suivre les actions de manière plus aisée.
De plus, il est essentiel de sensibiliser et de former l’ensemble du personnel sur la prévention et la maîtrise du risque infectieux. Des fiches mémos sur les critères impératifs du référentiel de certification peuvent être utilisées pour accompagner les établissements dans cette démarche.
Enfin, il convient de surveiller régulièrement certains indicateurs, tels que la charge virale des patients, pour évaluer l’efficacité des actions mises en place et adapter les mesures en conséquence.
Fiches thématiques CPias : outils clés pour la maîtrise du risque infectieux
Les fiches thématiques des CPias (Centres de Prévention des Infections Associées aux Soins) sont des outils destinés au secteur médico-social pour aider à la maîtrise du risque infectieux. Elles fournissent des informations et des recommandations sur diverses thématiques, notamment les protocoles et les mesures à mettre en place pour prévenir et contrôler les infections.
Ces fiches pratiques abordent différents sujets, tels que l’infection à Clostridioides difficile, la gastro-entérite aiguë, la gale, les bactéries multi-résistantes (BMR) ou les bactéries hautement résistantes émergentes (BHRe). Elles sont conçues pour être utilisées par les professionnels de santé et peuvent être adaptées aux besoins spécifiques de chaque établissement.
En outre, les CPias proposent également des recommandations élaborées en fonction des problématiques rencontrées par les établissements de santé et médico-sociaux. Ces documents visent à améliorer la qualité des soins et à réduire les risques infectieux.
Parmi les outils proposés par les CPias, on trouve aussi des guides pratiques, comme celui concernant la prévention du risque infectieux lié à l’architecture, au matériel et aux pratiques dans le contexte d’actes chirurgicaux hors du bloc opératoire. Ces guides fournissent des pistes de réflexion et des conseils pour la mise en place de mesures adaptées.
Enfin, les CPias offrent des outils de suivi, comme celui destiné aux EHPAD pour la planification et le suivi des actions à mettre en œuvre après l’analyse de la maîtrise du risque infectieux dans l’établissement.
Sécurisation et organisation du circuit du médicament : clés de la prise en charge
Le circuit du médicament comprend plusieurs étapes essentielles : la prescription, la dispensation, l’administration et la surveillance, ainsi que la réévaluation des traitements. Chaque étape implique différents acteurs et professionnels de santé, qui doivent travailler ensemble pour assurer une prise en charge médicamenteuse sécurisée et efficace.
Pour garantir la sécurité du circuit, divers outils et guides ont été développés. Parmi eux, on trouve le guide “Outils de sécurisation et d’auto-évaluation de l’administration des médicaments” élaboré en 2011 et mis à jour en 2013. Ce guide aborde les spécificités liées au processus d’administration du médicament en hospitalisation à domicile (HAD) et vise à aider les professionnels à sécuriser les différentes étapes.
L’arrêté du 6 avril 2011 relatif au management de la qualité de la prise en charge médicamenteuse et aux médicaments dans les établissements de santé détaille les points à retenir sur le circuit du médicament. Il présente des exigences en matière d’organisation et de sécurisation de la prise en charge médicamenteuse, notamment pour les médicaments à surveillance particulière.
Des programmes d’accompagnement et de formation à la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse (PECM) sont également proposés dans certains établissements. Ces programmes visent à améliorer la sécurité et la qualité des soins, en formant les professionnels aux bonnes pratiques et en leur fournissant des outils adaptés.
Enfin, des méthodes d’évaluation du circuit des médicaments à risque ont été développées pour identifier les points de vulnérabilité et mettre en place des actions correctives. Ces méthodes permettent d’analyser les risques liés aux différentes étapes du circuit et de renforcer la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse.
Communication efficace entre professionnels de santé : méthodes d’amélioration
Pour améliorer la communication entre les professionnels de santé et assurer une transmission efficace des informations, il est important d’adopter des stratégies adaptées. La mise en place d’une solution de communication directe et en temps réel est une méthode efficace pour partager rapidement les informations et favoriser une bonne réactivité des spécialistes.
L’évaluation de la stratégie de communication actuelle est une étape cruciale pour identifier les points à améliorer. Il est essentiel de se poser les bonnes questions et de réfléchir aux efforts de communication déjà mis en place. Une fois les forces et les faiblesses identifiées, il sera plus aisé de définir les axes d’amélioration.
Le développement de l’écoute et de l’empathie est également fondamental pour favoriser une communication efficace entre les professionnels de santé. Cela passe par une meilleure compréhension des besoins des patients, des familles et des collègues, et par la prise en compte de leurs émotions et de leurs attentes.
La mise en place de plans de soins anticipés peut également faciliter la communication interprofessionnelle. En planifiant à l’avance les objectifs de soins des patients, les professionnels de santé pourront mieux coordonner leurs actions et partager les informations pertinentes pour le suivi des patients.
Enfin, l’utilisation d’outils de coordination, tels que le dossier médical partagé (DMP), est un moyen efficace de centraliser les informations et de les rendre accessibles à tous les professionnels impliqués dans la prise en charge du patient. Cela permet de gagner du temps et d’améliorer l’efficacité des équipes soignantes.
