L’effervescence boursière autour de Clariane, autrefois connue sous le nom de Korian, a récemment pris une tournure inattendue. En l’espace de 48 heures, la capitalisation de l’entreprise a chuté de manière vertigineuse, perdant 40% de sa valeur. Mais qu’est-ce qui a bien pu provoquer une telle débâcle ?
Le 25 et 26 octobre, Clariane a vu son action plonger de prés de 40% après la publication de ses résultats pour les neuf premiers mois de l’année. La réduction des ambitions concernant le ratio de levier financier a été le principal point d’achoppement pour le marché. Ce ratio, qui mesure la capacité d’une entreprise à rembourser ses dettes, est devenu la principale faiblesse de Clariane.
La chute d’Orpéa, un autre acteur majeur du secteur, a révélé des pratiques de développement discutables parmi les opérateurs de maisons de retraite. Korian, cherchant à se distinguer de ce leader encombrant, a opté pour un changement de nom, devenant Clariane. Ils ont également mis en avant une approche plus vertueuse de la prise en charge des patients et une stratégie de développement plus prudente.
Cependant, les opérateurs de maisons de retraite ont souvent financé leur croissance rapide par l’endettement. Dans un contexte de taux d’intérêt très bas et de monétisation facile de l’immobilier, cette stratégie semblait judicieuse. Mais lorsque les coûts de financement augmentent, les problèmes surgissent. Techniquement, Clariane a un niveau d’endettement élevé, mais dispose encore d’une marge de manœuvre. Le groupe avait prévu un ratio de levier de “moins de 3,5 fois” pour la fin de l’année. Cependant, ce chiffre est passé à “3,5 fois” après le premier semestre, puis à “environ 3,8 fois” récemment.
Le contexte immobilier actuel n’est pas non plus en faveur de Clariane. Bien que la majorité de sa dette soit à taux fixe et que la hausse des taux d’intérêt n’ait qu’un impact limité sur les remboursements, la glissade continue du ratio de levier inquiète le marché. De plus, la réalisation des objectifs dépend désormais des cessions d’actifs, qui ne sont plus aussi fluides qu’auparavant.
Clariane a promis que, après cette phase d’expansion, les années à venir seraient consacrées au désendettement. Mais le marché, sceptique, demande des preuves concrètes.
En conclusion, la chute spectaculaire de Clariane en bourse est le résultat d’une combinaison de facteurs : des ambitions réduites, un endettement élevé et un contexte immobilier défavorable. Les investisseurs attendent désormais des actions concrètes de la part de l’entreprise pour restaurer la confiance.