Face à l’augmentation du nombre de personnes âgées en France, l’accueil familial émerge comme une solution alternative à l’EHPAD et au maintien à domicile. Cette formule, qui consiste à héberger une personne âgée ou handicapée au sein d’une famille, offre un cadre de vie chaleureux et sécurisant.
En France, environ 4 750 seniors sont hébergés chez un accueillant familial, comparativement aux quelque 600 000 résidents en EHPAD. Ce chiffre, bien que modeste, témoigne d’une prise de conscience : le besoin d’humaniser l’accompagnement des personnes âgées.
L’accueil familial est une option qui séduit de plus en plus. Il offre un environnement familial et chaleureux aux seniors, loin de l’atmosphère parfois impersonnelle des institutions. Audrey Jacquet, ancienne commerciale reconvertie en aide-soignante, a fait le choix d’accueillir Marguerite, 86 ans, au sein de sa famille à Cavaillon. Un choix qui a transformé leur quotidien.
Pour devenir accueillant familial, il suffit d’avoir un projet abouti d’accueil et d’obtenir un agrément du conseil départemental. Aucun diplôme n’est requis, bien qu’une formation dans le domaine de l’aide à la personne puisse être un atout.
L’accueil familial offre un accompagnement personnalisé, une troisième voie entre le placement en institution et le maintien à domicile. Il permet de préserver une certaine normalité dans la vie des personnes accueillies, tout en leur offrant un cadre sécurisant et stimulant.
Nadia Chebil, qui accueille chez elle des personnes souffrant de maladies neurodégénératives, témoigne de cette volonté de préserver une vie normale. Après avoir travaillé quinze ans comme aide-soignante dans une unité pour les malades d’Alzheimer, elle a choisi de continuer à exercer son métier de manière plus humaine.
L’accueil familial permet également de proposer des activités variées aux personnes accueillies, comme des ateliers d’art-thérapie, de théâtre ou de sophrologie. Ces activités contribuent à maintenir une bonne qualité de vie et à freiner l’évolution de certaines maladies.
Enfin, l’accueil familial est aussi une solution économique pour les familles et une source de revenus pour les accueillants. Audrey Jacquet, par exemple, perçoit 2 000 euros net par mois pour son travail d’accueil, tout en étant présente auprès de ses enfants.
Le dispositif est encadré et doit répondre à des exigences strictes
L’accueil familial permet à une personne âgée ou en situation de handicap, avec un degré d’autonomie suffisant, d’être accueillie au domicile d’une famille d’accueil : l’accueillant familial. Ce dernier peut être une personne seule ou un couple, et ne doit pas avoir de lien de parenté avec la personne accueillie.
Le dispositif est encadré et doit répondre à des exigences strictes. Les accueillants familiaux sont agréés par le département et sont rémunérés pour la prestation d’accueil. Un contrat définissant les aspects matériels, humains et financiers relie les deux parties.
L’accueil familial offre un accompagnement personnalisé et une forte dimension humaine. Il permet à la personne accueillie de participer à la vie quotidienne, de partager ses repas avec la famille et de bénéficier d’un environnement sécurisant adapté à sa perte d’autonomie.
L’accueil familial peut se dérouler de manière temporaire ou permanente, à temps plein ou à temps partiel. Il existe également l’accueil familial séquentiel qui offre une prise en charge sur des périodes définies au préalable : les week-ends, plusieurs jours par semaine ou par mois.
L’accueil familial présente de nombreux avantages pour les seniors. Il permet d’éviter les écueils de la vie en collectivité que l’on peut parfois déplorer dans des institutions de type EHPAD. De plus, ce dispositif est financièrement plus abordable, même pour une prise en charge à temps complet et pour une personne à faible autonomie. Son coût est évalué à environ 50 % du coût d’un hébergement en EHPAD.
Pour bénéficier de l’accueil familial, certaines conditions doivent être remplies. Ce dispositif est ouvert aux personnes âgées de 60 ans et plus, ou en situation de handicap, aux personnes en perte d’autonomie ou non, aux personnes atteintes de maladies neurodégénératives, et aux personnes en recherche d’hébergement de couple.
La rémunération de l’accueillant familial est à la charge de la personne accueillie. Elle est strictement encadrée par la loi, et se compose de plusieurs éléments. Une prise en charge du coût de l’accueil familial est envisageable. Le financement dépend principalement du degré de dépendance ou de handicap, de l’âge, et des ressources de la personne.