L’alarme sonne. La dépression et l’anxiété sont en hausse parmi le personnel hospitalier, une réalité sombre qui se cache derrière les murs blancs des hôpitaux. Selon une étude récente de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), les conditions de travail difficiles sont en grande partie responsables de cette situation.
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Crise Sanitaire : Les Alarmants Chiffres De La Dépression Et L’anxiété Chez Le Personnel Hospitalier
Le malaise est palpable. Les hôpitaux, autrefois des lieux de guérison, sont devenus des foyers de stress et d’anxiété pour ceux qui y travaillent. L’été 2021 a été particulièrement difficile, avec une augmentation significative des symptômes de dépression et d’anxiété parmi le personnel hospitalier par rapport à d’autres professions.
Les chiffres sont alarmants. 41% du personnel hospitalier déclare des symptômes de dépression légère à sévère, contre 33% dans l’ensemble des personnes en emploi. Les symptômes d’anxiété grave sont aussi présents à l’hôpital que chez l’ensemble des personnes en emploi, mais les symptômes d’anxiété légère à modérée y sont plus fréquents (28%, contre 22% parmi l’ensemble des personnes en emploi).
La fatigue est omniprésente. 75% du personnel hospitalier se sent régulièrement fatigué ou manque d’énergie au cours des quinze derniers jours, contre 61% de l’ensemble des personnes en emploi. Les répercussions de ces symptômes sur leur vie quotidienne sont également plus fréquentes, avec 26% déclarant avoir besoin d’aide pour des difficultés psychologiques, contre 19% pour l’ensemble des personnes en emploi.
Les conditions de travail sont en cause. Le personnel hospitalier est exposé à un niveau élevé de risques psychosociaux. Les situations de tension au travail comportant une demande psychologique forte et une latitude décisionnelle faible sont plus fréquentes à l’hôpital. En 2017, elles concernaient 35% des personnes salariées de la fonction publique hospitalière, contre 27% de l’ensemble des salariés.
La crise sanitaire a exacerbé ces problèmes. Le travail à l’hôpital s’est intensifié et la crainte d’être contaminé par le virus du Covid-19 y a été bien plus élevée que dans d’autres secteurs, augmentant des risques pour la santé mentale, qui étaient déjà élevés auparavant.
Le genre a également un impact important sur les indicateurs de santé mentale, l’anxiété et la dépression étant notamment plus fréquentes chez les femmes. Chez les personnes en emploi, 40% des femmes déclarent par exemple des symptômes de la dépression, contre 27% de leurs collègues masculins.
Il est temps de reconnaître et de traiter ces problèmes. Les hôpitaux doivent devenir des lieux de guérison non seulement pour les patients, mais aussi pour ceux qui y travaillent. Il est impératif de mettre en place des mesures pour améliorer les conditions de travail et de soutenir la santé mentale du personnel hospitalier. Il est temps de changer la donne.
Préserver la santé mentale des soignants : un défi majeur pour l’avenir de nos hôpitaux
La santé mentale des soignants est aujourd’hui un enjeu prioritaire de santé publique. Les chiffres sont alarmants : au moins un quart des soignants ont présenté des signes d’anxiété (23 à 46%), de dépression (20 à 37%) et/ou des symptômes d’épuisement professionnel (41 à 52%). Les étudiants en médecine ne sont pas épargnés, avec 62% présentant des symptômes anxieux, 28% des symptômes dépressifs et 23% ayant des idées suicidaires.
Plusieurs facteurs peuvent impacter la santé mentale des soignants, notamment la pénibilité du travail, le service dans lequel ils exercent et les impératifs de prise en charge des patients. Les établissements hospitaliers sont actuellement sous tension en raison de la pénurie de personnels soignants.
Des dispositifs ont été mis en place pour soutenir les soignants, comme des numéros verts pour faciliter leur accès à des prises en charge et à du soutien. Cependant, des solutions à long terme sont nécessaires pour préserver la santé mentale des soignants.

Améliorer les conditions de travail et libérer la parole sont les fondamentaux. Il est recommandé de mettre en place des staffs pluriprofessionnels pour proposer des pistes de réflexion et faire des propositions d’amélioration sur les conditions de travail. Organiser des réunions de soutien pour faire part de son vécu sur une situation délicate, concevoir des espaces détente pour permettre aux soignants de décompresser pendant leur pause et proposer des séances de sport ou de sophrologie dans un espace dédié au sein de l’établissement hospitalier sont autant de solutions qui peuvent aider.
Des exemples concrets de dispositifs mis en place incluent le site “Avec Vous” du groupe Ramsay Santé, qui propose un accompagnement psychologique des soignants, l’étude “Promind” du Groupement Hospitalier Centre – HCL, qui évalue l’impact de séances de méditation de pleine conscience et d’éducation aux risques psycho-sociaux, ou encore le “Groupe mobile de soutien psy” des hôpitaux universitaires de Strasbourg et du Bas-Rhin, qui organise des séances de débriefing collectives encadrées par une équipe d’infirmiers et de psychologues.
La santé mentale des soignants est une composante essentielle d’une bonne santé. Il est temps de prendre soin de ceux qui soignent, pour le bien de tous.
Impact de la dépression et de l’anxiété sur le travail du personnel hospitalier : un cercle vicieux
La dépression et l’anxiété chez le personnel hospitalier ne sont pas seulement des problèmes individuels, elles ont également un impact significatif sur le travail et le fonctionnement des hôpitaux. Une étude de la Direction de la recherche, de l’évaluation, des études et des statistiques (DREES) a examiné la santé mentale des personnels hospitaliers à l’été 2021 et a comparé celle-ci à celle de l’ensemble de la population en emploi.
Les résultats de l’étude montrent que le personnel hospitalier présente une prévalence plus élevée de symptômes de dépression et d’anxiété par rapport à l’ensemble des personnes en emploi. Les conditions de travail difficiles et les caractéristiques sociodémographiques du personnel hospitalier expliquent en grande partie ces différences.
Les situations de tension au travail, telles qu’une demande psychologique élevée et une latitude décisionnelle faible, sont plus fréquentes à l’hôpital. Les difficultés à concilier vie personnelle et vie professionnelle, ainsi que les incitations à ne pas prendre de congés maladie, ont également un impact sur la santé mentale des travailleurs. Les tensions avec les collègues peuvent également contribuer aux symptômes de dépression et d’anxiété chez le personnel hospitalier.
L’impact de ces problèmes de santé mentale sur le travail du personnel hospitalier est considérable. Ils peuvent entraîner une baisse de la productivité, une augmentation de l’absentéisme et une diminution de la qualité des soins fournis aux patients. De plus, ils peuvent contribuer à un taux de rotation élevé du personnel, ce qui peut à son tour exacerber les problèmes de pénurie de personnel dans les hôpitaux.
Il est donc crucial de prendre des mesures pour améliorer la santé mentale du personnel hospitalier. Non seulement pour le bien-être des individus concernés, mais aussi pour le bon fonctionnement des hôpitaux et la qualité des soins fournis aux patients. Il est temps de briser ce cercle vicieux et de prendre soin de ceux qui prennent soin de nous.