À l’hôpital de Saint-Denis, les soignants font face à des conditions de travail difficiles et un manque de personnel alarmant. Ces problèmes impactent leur quotidien et mettent en lumière les défis rencontrés par le système de santé français. L’hôpital de Saint-Denis, situé dans une ville réputée pour sa violence et sa précarité, fait face à de nombreux défis au quotidien. Le personnel médical doit jongler avec des patients d’origines diverses, parlant plusieurs langues et ayant des croyances culturelles et religieuses différentes. De plus, la violence liée au trafic de drogue est un fléau qui affecte de nombreux patients.
Dans le département de Seine-Saint-Denis, le quotidien des soignants à l’hôpital Delafontaine est de plus en plus difficile en raison de plusieurs problèmes. Parmi eux, on compte notamment la pénurie de personnel et les conditions de travail intenables. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les infirmières hospitalières ont quitté leur travail en grand nombre, faisant passer le nombre de postes vacants de 10 000 à plus de 60 000 en deux ans.
Les soignants et salariés des hôpitaux ont été appelés à des journées de mobilisation et de grève régulièrement par la CGT et ses alliés, pour réclamer des hausses de salaire et un renforcement des effectifs. L’hôpital Delafontaine est particulièrement touché par cette situation, avec un sous-effectif permanent qui génère un stress constant pour les soignants du service de réanimation néonatale.
En Seine-Saint-Denis, l’Agence régionale de santé (ARS) a constaté que 17,7 % des patients de plus de 17 ans sont sans médecin traitant, un chiffre supérieur à la moyenne régionale (15,4 %) et nationale (11,4 %). La situation est d’autant plus alarmante que l’hôpital Delafontaine est confronté à un possible dépeçage de l’offre de santé, avec l’amorce d’une fusion des budgets des hôpitaux de Gonesse et Saint-Denis.

Les difficultés rencontrées par les soignants et les services d’urgences sont le reflet des dysfonctionnements de l’ensemble du système de santé français, mais aussi du système d’accompagnement social. Face à cette situation, des initiatives ont été lancées pour améliorer l’accès aux soins, notamment le développement d’actions d’« aller vers » pour les jeunes et les personnes âgées, avec l’aide de médiateurs en santé.
Dans l’établissement André-Grégoire à Montreuil, la situation est également préoccupante, avec 73 postes d’infirmiers vacants et 76 lits fermés sur 300. La CGT a d’ailleurs alerté sur la situation dramatique des hôpitaux de Seine-Saint-Denis dans un clip de rap. L’interne Léonard Corti a également publié un livre intitulé “Dans l’enfer de l’hôpital”, témoignant du quotidien difficile des soignants à l’AP-HP.
Les défis spécifiques auxquels sont confrontés les soignants de l’hôpital de Saint-Denis.
Les barrières culturelles et linguistiques : L’hôpital de Saint-Denis accueille des patients de différentes cultures et langues, ce qui crée des barrières pour les soignants. Certains patients refusent des procédures médicales pour des raisons culturelles ou religieuses. Par exemple, dans l’article, une patiente d’origine algérienne refuse un examen gynécologique effectué par un médecin masculin. Les soignants doivent respecter les choix des patients tout en assurant leur sécurité et leur bien-être.
La politique de laïcité : L’hôpital de Saint-Denis applique une politique de laïcité stricte, qui interdit la discrimination religieuse et garantit la neutralité de l’institution. Cependant, cette politique peut parfois être en conflit avec les besoins des patients. Les soignants doivent trouver un équilibre entre la laïcité et l’accommodement des besoins des patients.
La violence liée au trafic de drogue : La ville de Saint-Denis est connue pour son taux élevé de violence liée au trafic de drogue, ce qui a un impact sur l’hôpital. Les soignants doivent souvent traiter des patients blessés lors de rixes ou d’agressions. La violence peut également entraîner une augmentation de la fréquentation de l’hôpital, ce qui peut mettre une pression supplémentaire sur le personnel.