En 2024, l’engagement d’Emmanuel Macron sur l’augmentation des postes dans les Ehpad passe un nouveau cap, mais à un rythme qui suscite des interrogations. La loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, dévoilée ce 27 septembre, met en lumière la trajectoire suivie par le gouvernement dans l’accomplissement de cette promesse phare. Promesse électoraliste ou réalité tangible ? Les chiffres révélés posent la question.
Début 2024, le gouvernement réitère son engagement pour une société du bien-vieillir et une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap. Un point focal reste sur les Ehpad avec une annonce d’environ 6.000 professionnels supplémentaires à recruter, une avancée notable par rapport à l’année précédente. Par contre, ces chiffres restent en-deçà des 50.000 postes promis à l’horizon 2027. La question se pose alors : où en est-on réellement du parcours pour atteindre ces 50.000 postes ?
D’autre part, une transition s’amorce avec le transfert de financement des Ehpad vers la branche autonomie. Une réforme dictée par l’urgence de simplifier un système jugé complexe et peu efficace. La voie semble ainsi s’ouvrir pour un financement plus simplifié et centralisé, sous l’égide des agences régionales de santé (ARS). Une démarche qui, si elle se concrétise, pourrait contribuer à une répartition équitable des ressources sur l’ensemble du territoire.
L’aspect financier n’est pas en reste. Avec une progression tendancielle de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) à 4,6% en 2024, le gouvernement esquisse une ambition, celle de maîtriser ces dépenses à 2,9%. Un défi de taille dans un contexte où les besoins démographiques et les revalorisations salariales pressent les finances publiques.
En parallèle, une allocation supplémentaire de 0.15 point de CSG en provenance de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) est prévue dès 2024. Un apport estimé à environ 2.6 Md€, qui, toutefois, ne suffirait pas à couvrir l’ensemble des dépenses envisagées, notamment la création des postes promis en Ehpad.
À l’horizon, les discussions législatives de fin octobre et de mi-novembre s’annoncent cruciales. Le gouvernement saura-t-il convaincre et tenir le cap fixé ? Les jours à venir apporteront des éléments de réponse, entre la chambre basse et la chambre haute, le chemin reste sinueux. Les enjeux sont de taille, et le temps presse pour répondre aux besoins croissants des établissements et des résidents.