Le laboratoire pharmaceutique américain Eli Lilly a annoncé que son médicament expérimental contre la maladie d’Alzheimer, le remternetug, a montré des résultats prometteurs dans la réduction des plaques amyloïdes chez les patients atteints. Cette découverte pourrait constituer un progrès significatif dans la lutte contre cette maladie dévastatrice.
Selon les premières données présentées lors d’une conférence en Suède, le remternetug, un médicament développé par Eli Lilly, a permis de diminuer les niveaux de plaques amyloïdes dans le cerveau de patients atteints d’Alzheimer à un stade précoce. Les chercheurs s’accordent sur l’importance de cette découverte, car l’accumulation de ces plaques est considérée comme une étape clé dans l’évolution de la maladie.
L’essai clinique portait sur 41 patients en phase initiale de la maladie. Ils étaient répartis aléatoirement pour recevoir des infusions de placebo ou de remternetug à différentes doses, toutes les quatre semaines. Les résultats ont montré une “élimination rapide et robuste” des plaques amyloïdes chez les patients traités.
Le niveau d’efficacité dépendait de la dose administrée. La majorité des patients ayant reçu les trois doses les plus élevées de remternetug ont vu leurs plaques amyloïdes disparaître au 169e jour de l’étude. Eli Lilly mène actuellement une étude de phase trois sur le remternetug, dont les résultats sont attendus en 2025.
Ces premières données suggèrent que le remternetug pourrait être plus efficace que le donanemab, un autre médicament développé par Eli Lilly. Néanmoins, il est encore trop tôt pour établir des comparaisons quantitatives entre les deux traitements.
Akash Tewari, analyste chez Jefferies, souligne que le remternetug semble éliminer les plaques amyloïdes plus rapidement que le donanemab. Cependant, il est incertain que cette élimination des plaques entraîne des avantages cliniques, tels qu’une réduction du déclin cognitif.
Tewari évoque également les profils de sécurité des deux médicaments. Il estime que le remternetug pourrait présenter des taux similaires ou supérieurs d’effets secondaires liés à un œdème cérébral. Dans l’essai du remternetug, 10 des 24 patients traités ont présenté cette réaction, connue sous le nom d’anomalie de l’imagerie liée aux amyloïdes (ARIA). Un patient a dû interrompre le traitement en raison d’un événement indésirable grave.
La maladie d’Alzheimer touche actuellement environ 6,7 millions d’Américains de 65 ans et plus, selon l’Alzheimer’s Association. Ce nombre devrait presque doubler d”ici 2050. Un senior sur trois décède avec la maladie d’Alzheimer ou une autre forme de démence, provoquant plus de décès que les cancers du sein et de la prostate combinés.
Le remternetug n’est pas le seul traitement expérimental pour l’Alzheimer en cours de développement. D’autres entreprises, comme Biogen et Eisai, travaillent également sur des médicaments similaires, tels que le Leqembi. Ces sociétés espèrent obtenir une approbation complète de la Food and Drug Administration (FDA) d’ici l’été.
En conclusion, les résultats préliminaires du remternetug sont encourageants dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Cependant, il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour confirmer l’efficacité et la sécurité du médicament, ainsi que pour déterminer si l’élimination des plaques amyloïdes entraîne effectivement une réduction du déclin cognitif. Les résultats de l’étude de phase trois, prévus pour 2025, apporteront des réponses cruciales à ces questions.