Être à la barre d’un Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) peut s’apparenter à la navigation en eaux troubles. La direction de ces établissements requiert une finesse stratégique, une capacité à faire face à des défis inattendus et un souci constant pour le bien-être des résidents et du personnel. Aujourd’hui, nous décortiquons les éléments essentiels de la gestion réussie d’un EHPAD, bâtis autour de trois piliers cruciaux.
Qualité des soins. En tête de liste, sans surprise, se trouve la qualité des soins. En 2021, selon le Ministère des Solidarités et de la Santé, la France comptait près de 7 200 EHPAD hébergeant quelque 600 000 résidents. Ces individus, en raison de leur état de dépendance, ont des besoins de soins intensifs et réguliers. Tout dirigeant d’EHPAD a donc pour mission première de garantir une qualité de soins irréprochable. Les résidents sont la raison d’être de ces établissements, et leurs besoins en soins doivent être assurés, tracés et délivrés sans faille.
Néanmoins, la qualité des soins en EHPAD a souvent été mise en cause, notamment pendant la crise sanitaire du COVID-19. Le rapport de la Cour des Comptes de 2021 pointait du doigt la faiblesse des effectifs et des moyens, qui a conduit à des situations de soins non-optimaux. Une telle situation met en lumière la nécessité de renforcer le suivi de la qualité des soins dans ces établissements.
Conditions de travail. Les conditions de travail représentent le second pilier de cette triade. Les établissements de santé font face à une pénurie de personnel soignant, rendant la concurrence pour ces talents de plus en plus intense. Le secteur de l’EHPAD n’est pas épargné. Il est donc crucial de créer un environnement de travail attrayant pour attirer et retenir ces professionnels essentiels.
La gestion des plannings, l’équité salariale et le maintien d’un équipement adéquat sont autant de facteurs contribuant à la création de conditions de travail optimales. En 2023, selon une étude de l’Institut de Recherche et Documentation en Économie de la Santé, le turn-over du personnel en EHPAD atteignait 21,8%, un taux largement supérieur à la moyenne nationale. C’est donc un défi de taille qui attend les directeurs d’EHPAD en matière de conditions de travail.
Communication. Le troisième pilier, tout aussi essentiel, est la communication. La clé de voûte d’une gestion efficace réside dans une communication transparente et proactive avec toutes les parties prenantes. Que ce soit avec les résidents, leurs familles ou les membres du personnel, l’importance d’une communication efficace ne saurait être sous-estimée.
Trop souvent, les résidents sont relégués au bout de la chaîne de communication. C’est une aberration. Ils sont les premiers concernés par les décisions prises en EHPAD, surtout en période de crise sanitaire. Assurer une communication transparente et en temps réel avec eux est donc essentiel.
Finalement, être directeur d’EHPAD n’est pas une tâche à prendre à la légère. C’est un rôle qui demande une véritable acuité stratégique, la capacité à prioriser et à prendre des décisions difficiles. Mais surtout, il faut garder à l’esprit ces trois piliers : la qualité des soins, les conditions de travail et la communication. Ils sont les garants d’une gestion efficace et humaine, pour une prise en charge de qualité des résidents et un environnement de travail épanouissant pour les employés.