Face à une inflation galopante et une pénurie de personnel, la situation économique et les ressources humaines des établissements et services pour personnes âgées atteignent un point critique. Une récente enquête de la Fédération Nationale des Associations de Directeurs d’Établissements et services pour Personnes Âgées (FNADEPA) menée auprès de ses 1500 adhérents en dévoile l’ampleur.
L’urgence est là. Les alertes se multiplient sur l’impact de l’inflation, l’insuffisance des financements des mesures salariales décidées par l’État, et les tensions RH dans les établissements et services pour personnes âgées. Pour objectiver la situation, la FNADEPA a interrogé ses adhérents. Les résultats sont édifiants.
64,8 % des établissements et services étaient déficitaires fin 2022, pour un montant moyen de 143 325 € par structure, s’élevant jusqu’à 180 812 € pour les services à domicile. Plus de la moitié ont dû puiser dans leurs réserves financières pour compenser le déficit. Le taux d’occupation moyen actuel est de 96 % en Ehpad et 91 % en résidences autonomie.
Les finances sont à bout de souffle. 35,8 % des structures auront épuisé leurs réserves financières en cas de déficit de plus d’un an. Plus de la moitié s’attendent à des difficultés de trésorerie en 2023 pour payer les charges de fonctionnement.
Les leviers de financement sont bloqués. Un quart des Ehpad ont été contraints de limiter la hausse de leur tarif hébergement à moins de 2 % alors que l’inflation est de 5,1 %. Près de 27 % des Ehpad ont une coupe Pathos obsolète, ce qui bloque la réévaluation de leur budget soin et ne permet pas de nouveaux recrutements de soignants.
Les difficultés RH perdurent. 82,6 % des établissements et services manquent de personnel, ce qui représente près de 4 ETP par structure. 28 % ont été contraints de fermer des lits ou de refuser des accompagnements à domicile, faute de personnel.
La survie à court terme de certains établissements et services est en jeu. La FNADEPA en appelle donc au Gouvernement et aux parlementaires. Il est impératif que la feuille de route Grand âge attendue ce mois-ci, ainsi que le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) à la rentrée soient à la hauteur pour éviter un naufrage.