Le Centre de Formation des Infirmiers des Etablissements de santé (CEFIEC) a publié les résultats de son enquête annuelle “suivi de cohortes des étudiants infirmiers” pour la deuxième année consécutive, conformément à son communiqué du 13 janvier 2023. Cette enquête, réalisée auprès de 44 745 étudiants en soins infirmiers répartis dans 152 Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) membres du CEFIEC, permet de quantifier sur une cohorte “2019-2022” les modes d’admission des étudiants, la mixité de leurs profils, mais aussi les taux de déperdition et de diplômés en fin de cursus. Le CEFIEC, grâce à cette étude, fait émerger des pistes d’évolution et d’amélioration de la formation, tant à l’institut qu’en stage en milieu clinique.
Cohorte 2021/2024 – déperdition des étudiants entre la première et la deuxième année
L’enquête réalisée par le CEFIEC met en lumière pour la cohorte 2021/2024 une déperdition d’étudiants entre la première et la deuxième année de 18,15%, dont 12,95% de suspensions et 5,20% de redoublements. Les suspensions concernent principalement les bacs professionnels (28,11%) et les bacs généraux (27,11%), tandis que les redoublements sont majoritairement représentés par les bacs technologiques (33,49%) et les bacs professionnels (29,33%).
Une mixité des modes d’admission pour la cohorte 2022/2025
La cohorte 2022/2025 témoigne de la mixité des parcours des nouveaux apprenants en soins infirmiers lorsqu’ils entrent en première année. Elle révèle également la nécessité de poursuivre le développement d’ingénieries pédagogiques individuelles et collectives pour faciliter le développement des compétences des futurs professionnels. L’admission en formation initiale infirmière fait état de 77,38% des admissions via le dispositif ParcourSup et 22,62% hors ParcourSup. Ce constat renforce la nécessité de conforter les parcours d’accompagnement personnalisés.
Taux d’obtention du diplôme de la cohorte ESI 2019/2022
Pour la cohorte 2019/2022, 60,90% des étudiants ont été diplômés en juillet 2022, auxquels s’ajoutent 2,32% d’étudiants issus de cohortes précédentes. Ainsi, on obtient 63,21% de réussite au jury final en juillet 2022. De plus, 93,36% des étudiants présentés par les IFSI participants à cette étude ont été diplômés.
Des pistes d’évolution des formations en soins infirmiers

Au regard des résultats de cette enquête, le CEFIEC affine ses réflexions dans le but de formuler des préconisations pour accompagner les étudiants et préserver l’efficience des formations en soins infirmiers. Le centre préconnise concrètement ses actions en proposant plusieurs pistes d’évolution, notamment :
- Travailler l’orientation des futurs étudiants en soins infirmiers dès le secondaire, en favorisant une réflexion commune entre le corps enseignant et les formateurs d’instituts pour accompagner le projet d’orientation à destination des métiers du soin.
- Intensifier l’information concernant les passerelles possibles pour les étudiants et promouvoir les portes ouvertes des IFSI en les consolidant par des séances privées type “VIP” en partenariat avec les enseignants des classes de terminales.
- Faire des étudiants en soins infirmiers des ambassadeurs auprès des futurs étudiants et prévoir des dispositifs type “cordées de la réussite” pour favoriser la transmission de pair à pair entre apprenants.
- Prévenir l’obstacle du niveau scolaire insuffisant en organisant un dispositif de pré-rentrée pour une remise à niveau.
- Soutenir l’accompagnement des étudiants vers la réussite en créant des ateliers de “persévérance scolaire”.
- Professionnaliser et valoriser la fonction de tutorat, qui représente 50% de la formation en stage.
- Accompagner la vie étudiante, la qualité de vie des étudiants et favoriser l’accès aux besoins primaires, en luttant contre la précarité et en facilitant l’accès aux soins.
Grâce à ces pistes d’évolution, le CEFIEC souhaite améliorer l’efficacité des formations en soins infirmiers et mieux accompagner les étudiants dans leur parcours de formation. Ces mesures sont également une réponse aux enjeux actuels de la profession, qui connaît une pénurie de professionnels de santé en France.
